ne donnait pas la solution de la harcelante énigme. On expliquait l’anomalie de la déclaration du jury par le désir d’étouffer à tout jamais un conflit qui se présentait comme inextricable, et aussi par la crainte d’exposer à son tour madame de Normont à des poursuites pour accusation calomnieuse, ce qui aurait remis tout en question sans plus de chance de faire la lumière. On voulait simplement « en finir ». Nul ne saura donc jamais si l’on doit croire à l’hypocrite férocité de la tante ou à la monstrueuse imposture de la nièce. Les défenseurs de Julie eux-mêmes ne semblaient pas là-dessus renseignés et, dans une lettre insérée au Moniteur du 1er décembre 1814, ils émettaient l’espoir que « la Providence permettrait un jour que le secret de cette fatale affaire fût révélé ». Et bien des années plus tard, Billecoq, écrivant l’éloge de Bellart, disait : — « Nous fûmes, de part et d’autre, dans le procès Normont, adversaires très animés, parce que chacun de nous avait sa conviction qui lui est demeurée entière et
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