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destination assignée à ses biens. Volontairement, elle oubliait ses parents et ses frères ; les tristes souvenirs de son séjour dans la maison paternelle, ce qu’elle avait appris des siens après sa fuite de l’auberge de la Poste, ne lui inspirait pas le désir de se rapprocher d’eux. Et puis, en épargnant de son mieux, elle croyait prendre, en quelque sorte, une assurance contre les goûts de dépenses et de dissipation de son bien-aimé Charles. Les terres qu’elle achetait, dans l’intention de les lui léguer, échappaient ainsi, pour un temps du moins, aux inquiétantes prodigalités du jeune gentilhomme. C’est ainsi que, en 1791, lors de la mise en vente des biens ecclésiastiques, elle acquit, en société avec lui, l’important domaine de la Mothe, dépendant de l’opulente abbaye de Liessies, ainsi que les grands bois qui l’entouraient. Elle s’en réserva prudemment l’usufruit, s’assurant ainsi des revenus considérables qu’elle se promettait bien d’accumuler au plus grand profit de son pupille de prédilection. L’effondrement