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d’avoir répandu contre sa femme des bruits calomnieux, incité son agent Bourrée à recueillir de faux témoignages tendant à établir que madame de Normont, victime, était, au contraire, coupable ».

On juge de l’émoi dans la société parisienne. La sainte madame de Mellertz en prison comme empoisonneuse ! Le comte de Normont sous le coup d’une accusation qui devait le conduire aux galères, sinon plus loin encore ! Aucun de ceux qui, vivant dans l’intimité de ces prévenus de marque, avaient suivi, depuis onze ans, la lutte engagée entre madame de Normont et sa tante, n’aurait prévu ce dénouement. L’humble Babet, dont la défaite paraissait à tous inéluctable, Babet triomphait ! Quelle revanche à tant de misères et d’humiliations ! Tout Paris prenait parti pour elle et s’apitoyait sur ses malheurs. Les plus graves gazettes vantaient en des entrefilets discrets, sa beauté, sa résignation angélique et proclamaient ses hautes vertus. Dans le Journal de l’Empire, fidèle écho de l’opinion des