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se divorce pas sans de grandes raisons. Méfiez-vous de Sophie, de M. Asselin… car, à les entendre, c’est elle qui a été empoisonnée tandis que c’est elle qui est l’empoisonneuse ; c’est M. Asselin qui lui fournit toutes les drogues. Je ne suis ni ami, ni parent de Julie, mais je suis l’ami de l’innocent quand il est victime, et madame de Normont, si elle n’était pas morte, mériterait d’être guillotinée. Mais, Dieu merci, tôt ou tard l’innocent triomphe.|90}}


Le juge de paix transmit ces deux écrits au Procureur impérial, en même temps que le procès-verbal de sa perquisition ; dans sa lettre d’envoi, il indiquait l’adresse de la dame Mellertz et de la fille Jacquemin ; sans les désigner formellement comme les coupables, il les signalait comme les seules ennemies que l’on connût à madame de Normont. De son côté, Leverd, accouru de Paris à la nouvelle de l’empoisonnement de Babet, transmettait aux magistrats le billet par lequel Normont avait ordonné à sa femme de retourner sans délai à Choisy, pièce capitale, disait-il, et qui, à ses yeux, établissait sans conteste la préméditation. Normont, lui, ne se montrait pas, quoiqu’