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tenir ; elle redoutait la flétrissure de passer, aux yeux de tous ceux dont elle possédait l’estime, pour une intrigante, artificieuse et rapace, qui aurait joué la comédie de l’honnêteté et de l’attachement. » Très ému de ces beaux sentiments, le comte de Normont offrit à Françoise le mariage ; il la jugeait digne de porter son nom et il était prêt à la donner pour mère à ses enfants. Cette fois, elle le réprimanda vertement : « S’oublierait-il, lui, l’un des premiers gentilshommes, et des mieux alliés de la province, jusqu’à épouser la fille d’un aubergiste ? L’intérêt de ses enfants lui interdisait cette mésalliance : outre l’inconvénient de diminuer leur patrimoine par son union avec une femme sans bien qu’il serait tenu de doter, ne voyait-il pas que Françoise Leverd n’était pas faite pour devenir la mère des fils du comte de Normont ? Il fallait être sans reproche pour assurer cette belle tâche. » Vainement l’amoureux gentilhomme protesta-t-il que Françoise Leverd n’existait plus : Madame