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Normont elle avait renoncé au nom de son père pour en adopter l’anagramme : on l’appelait madame Dervel.

Plusieurs années se passèrent, affermissant sa situation : son désintéressement, son entente en affaires, le talent qu’elle avait d’accorder une sage économie avec la noblesse et la dignité de la représentation, augmentèrent le patrimoine remis entre ses mains. Normont voyait s’accroître ses biens sans réduction de son train de maison. Il voulut récompenser celle à qui il était redevable de tant et de si divers bonheurs ; une donation importante assurerait l’avenir de Françoise et proclamerait la reconnaissance de la noble famille dont elle relevait l’ancien lustre. Aux premiers mots qu’il lui toucha de cette gratification, elle refusa net : « elle regrettait, dit-elle, la faute qu’elle avait commise, mais le souvenir lui en deviendrait insupportable si quelqu’un pouvait supposer qu’elle y trouvait un avantage pécuniaire ; cette faute même lui dictait la conduite qu’elle s’était juré de