pourtant si méfiant, était dupe de cette métamorphose. Normont s’amendait ; on n’en pouvait douter et, sans rien contester des trop justes griefs de sa femme contre madame de Mellertz, il prêchait l’indulgence et l’oubli des injures. Le 6 septembre, il écrivait :
Je vois avec plaisir, mon amie, que vous vous amusez dans votre habitation et que, par conséquent, vous vous y trouvez heureuse… Vous rendez justice à votre tante en la croyant incapable de tenir aucun mauvais propos sur votre compte. D’après tout ce qui s’est passé, elle ne vous aime pas, mais voilà tout, et elle sait très bien se taire. Ce serait jeter une pierre qui retomberait sur elle. Ne lui envoyez pas de fruits puisqu’elle les refuse… Portez-vous bien, mon amie ; continuez à me faire part de vos aménagements et de vos projets. Je vous embrasse et vous réitère tout mon attachement.
Vers la même date, il pressait Leverd de le rejoindre dans le Nord. Le père de Babet se mit aussitôt en route et ne fut pas peu étonné, en arrivant à Avesnes, d’apprendre que madame de Mellertz, Julie et Véronique