d’un long voyage ; mais sa tante ne supportait pas que l’on contrariât ses projets ; il fallut se soumettre. On arriva à Choisy le soir ; le lendemain, au déjeuner du matin, une tasse de café au lait, préparée par Véronique, parut à madame de Normont avoir si mauvais goût qu’elle s’en tint à la première gorgée et se contenta d’un morceau de pain. À peine remontée à sa chambre, elle vomit jusqu’au sang ; en même temps, elle ressentait de vives douleurs dans les reins. Le docteur Azémar, qu’on appela, lui trouva un peu de fièvre, mais diagnostiqua un simple malaise. On revint à Paris ; les maux de reins empirèrent : le docteur Asselin, craignant un accident funeste, conseilla le lit pour deux semaines. Le lendemain était le jour fixé pour le départ ; Babet espérait qu’on différerait le voyage ; il n’en fut rien. L’impérieuse Mellertz déclarant que sa nièce « faisait la mijaurée pour se rendre intéressante », lui posa l’alternative : — « partir ou rester, à son choix. » Babet n’hésita pas ; elle resta.
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