récit, en relatant toutes les blessures, toutes les mortifications dues à l’ingénieuse animosité de ses tortionnaires. On se bornera désormais aux faits essentiels ; ainsi doit-on noter que madame de Mellertz et Normont projetaient, pour le mois de juin de cette année-là, un assez long séjour dans le pays d’Avesnes. Julie et Dominique devaient les y suivre ; le docteur Asselin conseilla d’emmener madame de Normont, estimant que la distraction du déplacement serait favorable à la jeune femme. Babet n’était jamais allée dans le Nord ; elle se réjouissait de ce voyage ; elle aurait vivement souhaité que sa fidèle Sophie l’accompagnât ; mais madame de Mellertz, prétextant la dépense, s’y opposa. Sophie et Véronique garderaient la maison de Choisy.
On avait fixé le jour du départ, retenu la chaise de poste ; les malles étaient cordées quand madame de Mellertz décida qu’on irait à Choisy pour y installer les deux servantes. Babet allégua son état pour se dispenser de cette corvée fatigante à la veille