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Sophie Charlier, que madame de Mellertz tenta de discipliner à sa façon ; mais Babet s’insurgea, signifiant qu’elle paierait de sa bourse les gages de cette fille et serait seule à lui donner des ordres. Elle montra la même énergie pour le choix de l’accoucheur et, malgré sa tante, s’en remit aux soins du docteur Hallé. Enfin elle donna le jour à une fille qui naquit à Paris, le 27 juin 1810, et qui fut baptisée Caroline. Madame de Mellertz la tint sur les fonts de baptême, avec, comme compère, le frère de Normont, et jamais enfant n’eut parrain et marraine moins réjouis et plus refrognés ; mais pour le monde, il fallait paraître tout au moins accepter avec résignation cette naissance calamiteuse.

À la cuisine on se gênait moins et Julie menait le branle ; elle insinuait que Normont n’était pas le père de l’enfant ; — « d’ailleurs, la fillette, née d’une femme de rien », causerait du tracas à ses parents, si on parvenait à l’élever ; « mais il était bien probable qu’elle ne vivrait pas ». Madame