mentale et pardonnera sûrement. Peut-être même consentira-t-elle à se séparer de Julie, de Véronique et de Dominique, afin de calmer les inquiétudes de la malade ; mais pour l’amener à ce sacrifice, il faut, de toute nécessité, feindre une démence caractérisée ».
Madame de Normont se récrie ; son mari presse, se fâche, menace, jure que madame de Mellertz connaîtra seule la lettre, qu’elle la brûlera après l’avoir lue, et que c’est là, d’ailleurs, le seul moyen de ramener la paix dans le ménage. La trop naïve Babet cède enfin, et, sous la dictée de son mari, écrit trois pages d’incohérences témoignant d’un complet dérangement d’esprit et d’une exaltation inquiétante. La tante fit semblant de compatir à l’état de sa nièce ; mais quand celle-ci redemanda la lettre, on lui répondit qu’elle était détruite. On la conservait soigneusement au contraire et on en donnait lecture aux intimes de la maison qui écoutaient, persuadés que madame de Normont déraisonnait et que ses griefs contre sa