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Saint-Louis, bien en cour et possesseur de grandes terres dans le Hainaut français.

On le revit à Avesnes une semaine plus tard, et il descendit de nouveau à la Poste. Non point que le régime de la maison eût de quoi satisfaire un grand seigneur de sa sorte ; mais il avait remarqué l’une des filles de l’aubergiste, jolie personne de seize à dix-sept ans dont la fraîche figure lui plaisait. À cette seconde visite, il s’avisa que la fillette, chargée des grosses besognes, malgré son jeune âge, paraissait profondément mélancolique et s’acquittait de son labeur avec une sorte de résignation humiliée et des airs de princesse déchue. Le gentilhomme, intrigué, attira l’enfant dans sa chambre et la questionna paternellement. Elle ne lui répondit d’abord que par des sanglots ; mais il s’ingénia avec tant de bonté à la rassurer que Françoise, — tel était le prénom de la servante, — prit confiance et lui conta la cause de sa tristesse : élevée dans un couvent, grâce à la générosité d’une marraine charitable,