Page:Lenotre - Babet l’empoisonneuse, ou l’empoisonnée, 1927.djvu/117

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voix est sourde et menaçante, lui souffle à l’oreille : — « Vous êtes allée déposer à la Police ; un des voleurs est pris. Si vous avez le malheur de parler, il y a, dans le jardin de Choisy, de quoi vous faire périr, vous et tous ceux qui vous sont chers… » Sur quoi, ils la repoussent et s’enfuient. Affolée, Babet court ; elle heurte une femme qui passe, butte dans une lanterne posée sur le pavé pour signaler la bouche béante d’un égout et elle se réfugie dans la première boutique qu’elle voit éclairée. Trois personnes sont là qui, émues de son air égaré, s’informent des causes de son effroi, de sa demeure, s’offrent à lui procurer des secours. Elle donne son adresse ; on court rue de l’Échiquier ; madame de Mellertz rentrait chez elle, au bras de M. Caffin, n’ayant rien entendu ni aperçu d’anormal, et persuadée, dit-elle, que sa nièce l’avait précédée. Le complaisant boutiquier de la rue du Ponceau, — un marchand de chicorée, nommé Maldon, — ramène bientôt Babet agitée d’un tremblement qu’elle ne peut réprimer ; elle a peur ;