Page:Lenormand - Nouveau manuel complet du relieur en tous genres, 1900.djvu/97

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
89
MATIÈRES EMPLOYÉES PAR LE RELIEUR.

L’écaille de caouanne blonde : elle est fournie par l’une des treize plaques de la carapace de la Caouanne. Cette écaille se distingue des autres par sa couleur d’un jaune doré, qui est d’une transparence un peu louche quand la plaque est brute, mais qui devient d’une grande limpidité, quand elle est polie ;

L’onglon sain de l’Inde : cette sorte provient des pattes du Caret. Elle est lisse, de couleur brune et de faibles dimensions ;

L’onglon galeux d’Amérique : cette écaille est fournie par les pattes de la Tortue franche. Les plaques sont formées de deux feuilles d’inégale grandeur, qui se séparent facilement, et dont l’une est blonde et l’autre brune. On l’appelle galeuse parce qu’elle est quelquefois couverte d’aspérités qui rendent sa surface raboteuse.


On sait que l’écaille est très-fragile. Elle se laisse heureusement ramollir par le moyen du feu ou de l’eau bouillante, et ; en outre, elle se soude sans l’intermédiaire d’aucune autre substance, propriété précieuse dont on tire journellement parti dans l’industrie.

Une feuille d’écaille est-elle plus ou moins bombée ? Il suffit, pour la redresser, de la faire tremper dans l’eau bouillante ; puis, quand on la juge suffisamment ramollie, on la place entre deux plaques de cuivre ou de fer bien polies et chauffées à une température de 120 à 150 degrés, et l’on porte le tout sur une presse que l’on serre progressivement.

Pour réunir deux plaques d’écaille, l’opération est également fort simple. Après avoir taillé en biseau