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MATIÈRES EMPLOYÉES PAR LE RELIEUR.

établi, du moins pour tous les cas. Quoiqu’il en soit, voici quelles sont les principales sortes commerciales de l’un et de l’autre :

L’ivoire de guinée : il nous arrive de la côte occidentale d’Afrique c’est celui qui passe pour le meilleur. Il est très-dur, très-pesant et d’un grain fin. D’abord d’un blond jaunâtre un peu translucide, il devient peu à peu très-opaque. En outre, il blanchit de plus en plus, à mesure qu’il vieillit, tandis que les autres sortes, dans les mêmes circonstances ; prennent une teinte jaune plus ou moins foncée.

L’ivoire du Cap : il vient de l’Afrique du Sud et porte le nom de la ville qui est censée le siège principal de l’exportation. Il est moins dur que le précédent et sa couleur varie du jaunâtre au blanc mat.

L’ivoire du Sénégal, l’ivoire d’Abyssinie : ils ont à peu près les mêmes caractères que celui du Cap.

L’ivoire des Indes : il est généralement blanc, mais d’un blanc plus ou moins pur, quelquefois même rosé. Il renferme plusieurs variétés, parmi lesquelles deux surtout sont estimées, savoir : l’ivoire de Ceylan et l’ivoire de Siam. L’ivoire dit de Bombay leur est très-inférieur. En outre, bien qu’il porte le nom d’une ville indienne, il n’a pas une origine asiatique : c’est un ivoire africain qu’on tire de la côte orientale d’Afrique, principalement par Zanzibar.

Quelle que soit la provenance de l’ivoire, qu’il soit fourni par l’Eléphant d’Afrique ou par l’Eléphant d’Asie, quand on scie une dent dans sa longueur, on la trouve souvent colorée intérieurement en plusieurs nuances. Ainsi, certaines parties sont jaunes, d’autres sont rosées, d’autres enfin ont une teinte olivâtre. Toutefois, ces dernières ne se rencontrent que