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MATIÈRES EMPLOYÉES PAR LE RELIEUR.

byzantine on la Grèce moderne, la Rome des Césars ou celle des papes. »

On vient de voir que cette idée de mettre la couleur des peaux en harmonie avec la nature des matières de l’ouvrage, avait reçu d’assez nombreuses applications ; mais, comme il arrive, même aux meilleures choses, elle a été quelquefois singulièrement comprise. Nous n’avons pas oublié l’étonnement dont frappa les gens de goût, à l’exposition universelle de Paris, en 1867, une histoire de Napoléon Ier, envoyée par un relieur anglais qui avait imaginé de la diviser en trois parties égales, rouge, blanc et bleu, croyant sans doute se faire bien venir du public français en lui montrant la réunion des couleurs nationales.

§ 7. — parchemin et vélin.

Nous n’apprendrons rien à personne en disant que le parchemin n’est pas un cuir proprement dit, puisque aucune espèce de tannage ne fait partie de sa préparation. On appelle ainsi toute peau qui a été simplement nettoyée, épilée, débarrassée des parties inutiles, enfin étendue, égalisée et desséchée.

Toutes les peaux pourraient, à la rigueur, être converties en parchemin ; mais, sauf les exceptions, les parcheminiers ne travaillent généralement que celles de mouton, d’agneau, de chèvre, de chevreau et de veau.

On sait que les produits de la parcheminerie forment trois groupes bien distincts le parchemin ordinaire, le parchemin vitré, et le vélin. Le parchemin ordinaire et le parchemin vitré se subdivisent ensuite, l’un et l’autre, en parchemin brut et parchemin raturé, lesquels diffèrent en ce que le dernier reçoit des façons complémentaires appelées