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MATIÈRES EMPLOYÉES PAR LE RELIEUR.

eut alors l’idée de chagriner les peaux entières après la teinture ; mais le grain, qui ne se forme que par le renflement de l’épiderme du cuir et par un travail très-long, et qui, en outre, exige une grande adresse de la part de l’ouvrier, ne put d’abord s’obtenir que très-imparfaitement. Ce ne fut même qu’après une multitude d’essais que l’on parvint à faire du chagrin de qualité convenable, c’est-à-dire à grain égal, ferme, serré, mat au fond et brillant à la surface.

C’est par un paumelage soigné que le maroquin se chagrine, et l’on se sert, suivant le cas, de paumelles striées en dessous ou de paumelles où les stries sont remplacées par un morceau de peau de chien marin dont les rugosités déterminent la formation du grain. On emploie aussi des cylindres garnis de cannelures très-fines disposées en spirale, et entre lesquels on fait passer les peaux dans des sens différents, mais le grain produit par ces machines, n’a aucune durée, il ne se soutient même pas au travail.

§ 6. — teinture des peaux.

Anciennement, les relieurs teignaient eux-mêmes leurs peaux et, malgré leurs soins, ils ne parvenaient le plus souvent qu’à obtenir des résultats fort imparfaits. La teinture des matières animales et celle des peaux en particulier, présente, en effet, des difficultés nombreuses qu’une pratique constante et des connaissances chimiques très-variées, peuvent seules permettre de surmonter. Nous engageons les relieurs à consulter sur ce point le Manuel du Teinturier en peaux qui fait partie de notre Manuel du Chamoiseur, et nous pensons qu’ils feront sagement de se procurer uniquement par la voie du commerce les peaux teintes dont ils pourront avoir besoin ; ils évi-