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MATIÈRES EMPLOYÉES PAR LE RELIEUR.

que année, et dont la grande dimension exige une peau entière de mouton, exige la dépouille d’un troupeau de douze mille moutons pour recouvrir les douze mille exemplaires qui se vendent actuellement. »

La peau teinte en vert sur chair, qui sert pour la reliure des registres, est également fournie par la race ovine ; mais, malgré le nom que lui donnent beaucoup de personnes, ce n’est pas une basane, car, au lieu d’être tannée à l’écorce, elle a été préparée au moyen de l’alun et du sel marin, en d’autres termes, avec la substance que les chimistes appellent chlorure d’aluminium. C’est donc une peau mégie ou mégissée, et non une peau tannée proprement dite.

§ 2. — veaux.

Les veaux destinés à la reliure se préparent avec des peaux de veau minces. On les tanne à l’écorce de chêne, puis on les soumet aux mêmes traitements qui servent à donner de la souplesse aux cuirs à œuvre. Les corroyeurs, aux attributions desquels appartiennent ces traitements, s’attachent aussi, à rendre l’épaisseur des peaux aussi égale partout que possible, et ils y parviennent en les drayant avec soin, c’est-à-dire en les débarrassant de toutes les chairs inutiles, par l’opération appelée drayage.

Les peaux de veau ne s’emploient guère avec leur couleur naturelle. Le plus souvent, on les revêt de nuances artificielles par les procédés de la teinture. On en fait surtout usage pour les reliures d’amateur. et de bibliothèque et, en général, pour toute reliure ou demi-reliure sérieuse.

§ 3. — maroquins.

Les maroquins sont des peaux fines et molles,