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RELIURE.

sur nerfs, dont la peau de maroquin ou de chagrin, convenablement parée et grattée, puis directement collée sur les cahiers, laisse au dos une souplesse telle qu’aucune reliure à dos brisé ne pourrait l’atteindre.

4. Cartonnages, emboîtages.

Les cartonnages et les emboîtages sont des reliures très légères et à un prix relativement peu élevé, que l’on applique aux ouvrages de consommation générale ou à ceux que l’on se propose de faire habiller plus tard d’une manière plus sérieuse. Toutefois, il existe une différence très sérieuse entre les uns et les autres. C’est que, dans les cartonnages, la couverture est réellement fixée au volume à la manière ordinaire, c’est-à-dire par des ficelles, tandis que dans les emboîtages, la couverture ne tient au livre que par le collage des gardes, lesquelles sont en papier.

5. Reliure d’art, reliure d’amateur.

L’Art en reliure consiste à reproduire, dans leur forme archaïque, les types admirables des anciens temps. Nos pères nous ont légué des œuvres merveilleusement appropriées aux sujets traités dans les volumes ; chaque époque, depuis le premier siècle de l’imprimerie, a son cachet propre. C’est ainsi que nous avons les incunables, aux allures massives et puissantes, les merveilleux joyaux de la Renaissance, et les gracieux bijoux du XVIIe siècle. Jusqu’au milieu du siècle dernier, les artistes de chaque période se sont attachés à habiller le livre selon la forme et l’esprit dans lesquels l’auteur l’avait conçu.

Depuis, il y eut une époque de décadence bien désastreuse pour les beaux livres ; mais, de nos jours,