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BROCHAGE.

en arrière dans les guides i, i et amène la feuille ainsi pliée sur le cousoir ou appareil de piqure K ; un fil déroule sur une petite navette et enfilé sur deux aiguilles, est tiré, coupé par des ciseaux, puis saisi par des cylindres qui le font passer à travers la brochure, laquelle tombe en n pliée, piquée et pressée.

« Un ouvrier peu exercé peut plier, piquer et presser ainsi avec facilité 1,000 feuilles par heure, et un ouvrier habile faire passer 1480 feuilles dans le même temps.

« Lorsque la machine est commandée par la vapeur, on n’a plus besoin du service d’un ouvrier c’est une pompe à air qui est chargée de poser les feuilles. Une machine de ce modèle fournit par heure 2,800 à 3,000 feuilles très-correctement et carrément pliées, piquées et pressées en brochures de 3, 4 et 5 feuilles. »

§ 4. — travail du cartonneur.

Outre les opérations proprement dites de sa profession, le brocheur est généralement chargé, dans les petites villes, de cartonner les livres à bas prix, de petit format ou de moyen format, tels que les ouvrages scolaires ou les recueils de prières et de cantiques. Il prend alors le nom de cartonneur ; mais, comme son travail n’est qu’un empiètement sur celui du relieur, c’est à l’un des chapitres consacrés à ce dernier que nous en parlerons.

À Paris et dans les grandes villes, le cartonneur est un industriel, qui reçoit de l’éditeur les ouvrages en feuilles, qui les broche et les cartonne, en papier ou en toile, et dont les attributions s’arrêtent à l’emploi de la peau, qui concerne exclusivement le relieur.