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un air de nouveauté bien fait pour séduire par le goût avec lequel ces antiques ornements sont disposés ; et l’on peut dire, sous ce rapport, que c’est une heureuse découverte. »

Depuis un demi-siècle, l’art a fait de véritables et réels progrès, et les reliures modernes ne le cèdent en rien à celles produites par les plus célèbres artistes des siècles précédents. C’est aux développements des arts mécaniques, à ceux qu’a pris dans ces derniers temps la chimie, aux arts du dessin plus répandus, plus étudiés qu’autrefois, et enfin au bon goût qui s’est perfectionné (ces artistes ayant sans cesse sous les yeux d’immortels chefs-d’œuvre), qu’on doit attribuer les perfectionnements qu’on peut à juste titre imputer à tous les arts industriels et auxquels celui de la reliure a largement participé.

C’est pour exposer les principes de cet art et ces perfectionnements que ce manuel a été rédigé, et nous espérons qu’il contribuera encore à former de nouveaux artistes recommandables par l’élégance, la grâce et la solidité de leurs œuvres.

La nouvelle édition du Manuel du Relieur, que nous publions aujourdhui, a été corrigée dans ses plus petits détails et augmentée des nouveaux procédés que l’ancienne ne contenait pas. Afin de ne pas trop grossir notre volume nous avons supprimé, quelquefois bien à regret, les anciens procédés qui ne sont plus en usage dans les grands ateliers de Paris. Si quelques-uns de nos lecteurs voulaient y revenir pour un motif quelconque, ils devraient recourir à l’édition de 1867, dans laquelle ils les retrouveraient. En effet, il arrive souvent, dans l’industrie, que des méthodes abandonnées servent de point de départ à des procédés nouveaux, par suite