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RENSEIGNEMENTS DIVERS.

détaillant les diverses manœuvres indispensables à sa confection, nous reproduirons volontiers l’espèce de résumé ou de nomenclature que donne M. Constantin, des nombreuses opérations d’une bonne reliure. Cette récapitulation ne sera pas inutile au bibliophile et au relieur.

Une reliure réunissant toutes les qualités désirables, est, dit-il, chose bien rare, car cette enveloppe si nécessaire à l’usage, à la conservation des livres, est soumise à tant de manipulations, qu’il y en a presque toujours, au moins quelques-unes, de négligées. Il ne suffit pas qu’un volume soit plié avec précision, bien battu, cousu et endossé avec soin, il faut encore que les tranchefiles soient arrêtées à tous les cahiers ; que la gouttière soit bien coupée, le dos arrondi convenablement à la grosseur du volume ; le carton d’une force proportionnée au format, et coupé bien juste d’équerre ; la peau dont il est recouvert, parée de manière à ne pas faire d’épaisseur sur les coins, et sans être trop mince, afin qu’ils ne s’écorchent pas au moindre frottement ; il faut en outre que les côtés soient bien évidés pour que l’ouverture du livre ait lieu facilement, sans risquer de casser ou de déformer le dos ; que les ornements et les dorures soient brillants, nets et de bon goût, les marges conservées aussi grandes que possible ; les pages préservées de tout maculage, replis, inversions ; les planches et les gravures placées avec intelligence ; les titres convenablement réduits ou composés avec grâce, suivant les cas : tel est le but auquel doit atteindre tout relieur, afin d’acquérir une réputation honorable et de livrer de bons produits aux connaisseurs.

Faute d’avoir visité les ateliers de reliure, d’avoir bien étudié, bien comparé tous les détails, les ama-