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RENSEIGNEMENTS DIVERS.

3. La reliure la plus ordinaire est la basane ; elle convient à toutes les fortunes et à tous les ouvrages. La reliure en veau, en maroquin ou en cuir de Russie convient aux beaux ouvrages et aux bibliothèques riches. On n’exécute que dans des cas exceptionnels les reliures en moire, en velours, en ivoire ou en parchemin.

4. Un genre très-convenable et adopté par beaucoup d’amateurs, est celui de la demi-reliure à dos de veau ou de maroquin, non rogné, avec marges. Posés sur les tablettes, des volumes ainsi reliés sont aussi élégants que les livres reliés en plein ; ils sont d’ailleurs aussi solides. Cette reliure a de plus l’avantage de la modicité du prix, et de la grandeur des marges ; chose si importante aux yeux des bibliophiles qui la paient si cher, et prennent tant de soin pour l’obtenir. Quelques-uns d’entre eux ont si fort à cœur cette conservation des marges, qu’ils font quelquefois recouvrir de la plus belle reliure un livre non rogné et même non ébarbé. C’est au relieur à respecter, à servir cette prétention fort naturelle au fond, malgré l’espèce de ridicule qui parfois s’y attache.

5. La connaissance technique de la reliure (dit en insistant beaucoup sur ce point l’estimable auteur de la Bibliothéconomie) est utile pour ne pas s’exposer à des dommages réels. Il faut savoir choisir un bon relieur, pouvoir apprécier son travail et lui en indiquer les défectuosités, sinon on aura des livres mal reliés, ornés sans goût, confectionnés sans solidité ; et tandis que ces reliures défectueuses perdront chaque jour, de bonnes reliures qui n’auront pas coûté davantage se maintiendront, malgré les années, dans toute leur valeur. Une preuve que le travail bien fait