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RENSEIGNEMENTS DIVERS.

bien il était facile de supprimer une infinité d’opérations, et de passer légèrement sur les autres ; qu’enfin ils prévoyaient que ce genre, une fois adopté, entraînerait la ruine de l’art. Ils en firent toutefois, mais avec des modifications solides. Ils continuèrent à passer la tête et la queue en parchemin fort, et le milieu en parchemin très mince, et revêtirent les dos de toile à la hollandaise. Les ouvriers du 2e ordre supprimèrent la toile ; ceux du 3e les parchemins et la colle forte, et ces derniers plurent malheureusement beaucoup au public.


procédé de mm. v. parisot et j. girard pour donner aux reliures l’odeur et l’aspect du cuir de russie.


On fabrique aujourd’hui en France les cuirs parfumés qu’on importait autrefois de Russie. L’odeur particulière de ces cuirs, qui les fait rechercher, est due à une huile essentielle contenue dans l’écorce du bouleau, à laquelle on a donné le nom de bétuline. Nous allons en indiquer la préparation, bien que ce ne soit pas le relieur qui l’extraie et qui s’en serve pour donner à son cuir l’odeur et l’apparence du véritable cuir de Russie.

On prend 1,500 grammes d’écorce externe de bouleau. Après l’avoir séparée de l’écorce interne et l’avoir divisée convenablement avec des ciseaux, on la place dans un alambic avec 10 litres d’alcool à 33°. On laisse macérer pendant deux heures, on fait ensuite chauffer au bain-marie jusqu’à ce qu’on retire deux litres d’alcool ; on arrête le feu, puis on laisse refroidir, mais incomplétement ; on filtre la liqueur encore un peu chaude, et l’on traite le résidu à trois