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RENSEIGNEMENTS DIVERS.

quées, il faut sur-le-champ les nettoyer avec grand soin, les frotter avec un morceau de drap ou de toute autre étoffe de laine, puis les exposer à la chaleur et à l’àir jusqu’à ce qu’ils soient tout à fait secs.

De tous ceux dont l’exécution typographique demande des précautions particulières contre l’humidité, les livres imprimés sur parchemin ou sur vélin exigent le plus de précautions. Le Relieur ne les travaillera donc que lorsque l’impression et la peau seront d’une siccité parfaite, et encore il aura soin de mettre du papier joseph entre chaque feuillet, pour empêcher que l’encre ne tache. De son côté, le bibliophile aura soin, lorsqu’il se servira de livres de cette sorte, de ne les laisser exposés à l’air que le temps nécessaire aux recherches ; car le vélin perd son lustre et jaunit avec une rapidité fâcheuse, et se crispe à la moindre humidité, ou à la trop grande chaleur.

Le vélin proprement dit n’est autre chose que la plus belle qualité du parchemin ; on l’emploie très rarement de nos jours et on le réserve pour les ouvrages de grand luxe. On le confectionne avec les peaux de veaux et surtout avec celles des vélots ou veaux mort-nés, qu’on extrait du ventre des vaches pleines, mortes de maladie ou égorgées dans les abattoirs. Le parchemin est fabriqué avec les peaux de moutons ou de chèvres, qui sont plus petites que celles des veaux. Le parchemin vierge, qui se rapproche le plus du vélin, est fait avec les peaux des agneaux morts-nés extraits du ventre des brebis. Ces peaux sont chères, ce qui en limite l’emploi dans l’impression aux ouvrages de grand prix ; le relieur a donc bien rarement l’occasion de les travailler.