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RENSEIGNEMENTS DIVERS.

Il est vrai de dire qu’après quelque temps l’encre ainsi enlevée reparaît d’une couleur jaune pâle et qu’on peut la fixer de nouveau sur le papier par les réactions de l’oxyde de fer. Mais si après avoir traité par l’ozone le papier taché, on le passe dans une eau acidulée par quelques gouttes d’acide chlorhydrique, on empêche entièrement la réapparition de l’encre.

M. J. Imison a indiqué un procédé facile à exécuter pour enlever les taches de graisse sur les livres et les estampes. Après avoir légèrement chauffé le papier taché de graisse, de cire, d’huile, ou de tout autre corps gras, ôtez le plus que vous pourrez de cette graisse avec du papier brouillard ; trempez ensuite un pinceau dans l’huile de térébenthine presque bouillante (car froide elle n’agit que faiblement), et promenez-le doucement des deux côtés du papier, qu’il faut maintenir chaud. On doit répéter l’opération autant que la quantité de graisse ou l’épaisseur du papier l’exige. Lorsque la graisse a disparu, on a recours au procédé suivant, pour rendre au papier en cet endroit, sa première blancheur. On trempe un autre pinceau dans l’esprit-de-vin très-rectifié, et on le promène de même sur la tache, et surtout vers ses bords, pour enlever tout ce qui paraît encore. Si l’on emploie ce procédé avec adresse et précaution la tache disparaîtra totalement, le papier reprendra sa première blancheur ; et si la partie du papier sur laquelle on a travaillé était écrite ou imprimée, les caractères n’en auront nullement souffert.

La benzine et le sulfure de carbone sont également d’un bon usage. Une faible dissolution de potasse ou de soude caustique enlève avec facilité les taches huileuses ou graisseuses sur les papiers, les estampes, les livres ;