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RENSEIGNEMENTS DIVERS.

bout qu’on a laissé pendre, et qu’on a rabattu sur le dos en dehors ; on fait entrer son aiguille dans un second trou d, en la faisant sortir de dedans en dehors au point d ; on croise l’aiguille sous la première passe c, comme on le voit en b, pour lui faire former le nœud ou chaînette c ; on ramène la lanière de d en h, pour la faire sortir par le point i ; on forme un nouveau nœud ou chaînette, et ainsi jusqu’à ce qu’on soit arrivé à l’autre mors du livre. Alors on fait entrer le bout de la lanière en dedans, et on l’y colle contre le carton. On recouvre les nœuds ou chaînettes, du bout de la lanière qui sort par un mors, embrasse le livre dans l’épaisseur du dos, et est collé en dedans du carton à l’autre mors.

Toute la différence de la tranchefilure double, consiste dans la seconde chaînette, qui se fait de même que la précédente, mais qui est placée de manière qu’elle touche la tranche des feuillets.

Cette construction n’a plus lieu aujourd’hui, parce qu’on les relie à la grecque ; elle serait utile seulement pour soutenir la tête et la queue du volume, et garantir les ornements du dos, qui s’useraient bien vite par le frottement. Depuis qu’on a imaginé de se servir des bosses, elles soutiennent suffisamment le dos en l’air pour qu’on n’ait pas besoin de ces sortes de tranchefiles, qui, quoi qu’en aient dit les anciens, et quoi qu’en disent quelques modernes, déparaient plutôt le volume qu’elles ne l’ornaient. Ces ornements étaient placés après que la reliure était entièrement terminée, le dos doré et poli, de sorte que l’ouvrage était toujours sali avant d’être rendu.