Page:Lenormand - Nouveau manuel complet du relieur en tous genres, 1900.djvu/394

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
386
RENSEIGNEMENTS DIVERS.

plus pour employer le lacet de soie : le volume en serait incomparablement plus solide.

On met à ces gros livres, à l’imitation des relieurs anglais, des nerfs d’environ 1 centimètre de largeur, et deux ou trois fois plus épais que les nerfs ordinaires. Les nerfs se décollent facilement lorsqu’un arrondit le faux dos, à moins qu’on n’ait la précaution de placer celui-ci sur le livre, de l’y fixer entre les nervures, et d’y coller les nerfs. Alors les faux-dos et les faux-nerfs prennent justement la forme du dos, et ne courent pas le risque de se décoller en ouvrant.

On ne saurait apporter trop de solidité à de pareils livres ; aussi convient-il d’imiter à leur égard les procédés des anciens relieurs, qui garnissaient le dos de chaque cahier d’une bande de parchemin, afin que le grattoir et le frottoir n’altérassent pas le papier. Grollier faisait même rouler du parchemin sur la corde dont il se servait comme d’un nerf. Cette corde excédait la largeur de la tranchefile de 3 centimètres par chaque bout, et ce bout de corde, appointé comme un nerf, était collé sur le carton en dedans. Cela serait très-bon pour les gros livres.

On couvre les antiphonaires en entier avec du bon veau noir, et les registres de bureau avec du mouton vert chamoisé, le côté de la chair en dehors. Quelquefois le dos seulement de ces derniers est en parchemin vert, mais le plus souvent on les couvre en entier avec de la peau chamoisée.

Nous avons fait observer qu’après la rognure, et au moment de coller la peau sur le dos, on met une carte, qui est collée sur le dos, mais n’est point collée sur le volume, ce qui permet à celui-ci de se détacher du dos pour s’ouvrir parfaitement. Le procédé est ici le même ; la seule différence consiste à substituer