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RENSEIGNEMENTS DIVERS.

Aussitôt après l’assemblage, on fixe solidement le volume dans la presse à rogner en ayant soin de laisser dépasser le dos d’une quantité égale à la largeur des marges intérieures, ou un peu moins. Cela fait, avec une scie quelconque, on pratique dans la partie du dos qui est en saillie, un certain nombre de fentes obliques, puis on glisse dans chacune de ces fentes, un ruban de fil préalablement enduit de colle forte et dont on laisse dépasser les bouts d’environ quatre on cinq centimètres. Il ne reste plus alors qu’à passer une couche ou deux de la même colle sur toute la longueur du dos, et l’on termine comme à l’ordinaire, les rubans jouant le rôle de nerfs pour fixer les cartons de la couverture.


reliure de quelques gros livres


Les gros volumes d’église qu’on place sur les lutrins, pour servir aux choristes à chanter l’office, et les grands registres de bureaux, présentent quelques différences dans la reliure. Nous devons les faire connaître, afin de ne rien négliger de ce qui peut compléter cet ouvrage. En 1820, Naissant s’était fait une juste réputation pour la reliure de ces gros livres.

On doit observer que, comme ces volumes sont extrêmement grands et très-lourds, on est obligé, pour les rendre solides, de faire une couture très-soignée. En outre, comme ils ont besoin de s’ouvrir parfaitement, il faut les faire à dos brisé, et par la même raison, les coudre à la grecque. Toutefois, comme cette couture n’offre pas toute la solidité qu’ils exigent, il vaut mieux les coudre sur de forts lacets de soie, ou au moins sur de forts lacets étroits de fil. On ne devrait pas regarder à une légère dépense de