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RELIURES DIVERSES.

tion de gomme élastique ou caoutchouc, on en forme une couche fort tenace et assez épaisse par des applications successives.

On conçoit dès lors que les deux feuillets ainsi collés ne forment aucune gouttière et s’étendent à volonté sur une surface plane. On conçoit aussi que la matière agglutineuse ne soit pas du tout susceptible d’engendrer des insectes et des vers.

On conçoit également que cette méthode est excellente pour relier ainsi des cartes ou des gravures, qu’elle a le grand avantage de ne pas exiger qu’on les unisse par cahiers au moyen d’un surjet, que la marge se conserve, de cette façon, bien large, bien nette, et que toutes les tranches étant bien saisies par la matière agglutinative, il y a en même temps solidité, propreté, élasticité complètes.

Mais il se présente une importante difficulté quand il s’agit d’appliquer le procédé arraphique à un livre ordinaire. En effet, les feuilles dont il devra se composer, sont pliées en cahiers, et ce sont ces cahiers qu’il faut réunir par la gomme élastique. Il est clair qu’alors le centre du cahier ne serait pas fixé ou le serait du moins d’une manière très-imparfaite. Pour obvier à ce grave inconvénient, il n’est qu’une ressource qui est elle-même une sujétion et un nouvel inconvénient. En effet, il est indispensable de couper la feuille d’impression en feuillets pour réunir ceux-ci deux à deux à l’aide du caoutchouc, tenu en dissolution. Or, cette disposition qui oblige à mettre ainsi les feuilles en morceaux, a quelque chose d’étrange et d’extrêmement désagréable, quoiqu’en définitive dans la reliure ordinaire, la feuille soit bien coupée forcément sur toutes les tranches, excepté celle qui est cousue, et qu’il importe peu