Page:Lenormand - Nouveau manuel complet du relieur en tous genres, 1900.djvu/378

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
370
RELIURES DIVERSES.

Par la nouvelle méthode proposée, tous ces inconvénients disparaissent, puisque les livres et les registres, même les plus épais et du plus grand format s’ouvrent sur une surface tellement plane, que l’on peut écrire sur un grand livre d’un côté à l’autre avec autant de facilité que l’on écrirait sur une simple feuille. On conçoit, en effet, que chaque feuille étant réunie séparément une à une, on obtient un seul plan pour les deux pages, et comme le dos est fait sans fil ni couture, on évite la gouttière formée par la marge intérieure de toute espèce de livres ou de registres reliés d’après l’ancien système.

Ce procédé de reliure convient, d’après l’inventeur, aux albums de dessins, aux atlas de géographie ou à ceux qui accompagnent des volumes, aux volumes ou aux partitions de musique, enfin aux collections de lettres, de journaux, de manuscrits, même en feuillets séparés, qui n’auraient pas de marges intérieures, et à tous les documents qu’il faudrait rogner pour les relier d’après la méthode ordinaire.

La matière employée a, en outre, l’avantage de détruire les insectes produits par l’humidité et les changements de température, bien différente en cela de la colle, qui engendre les vers. Dans les latitudes les plus élevées, on parvient ainsi, suivant l’inventeur, à préserver les registres et les livres des ravages auxquels ils sont sujets. Enfin, les changements de température n’ayant aucun effet sur cette matière, on ne craindra pas de déformer un livre en lisant près du feu.

Dans ce mode de reliure, les feuillets ne sont pas réunis par cahiers au moyen d’une couture appropriée, suivant la reliure ordinaire ; ils sont collés l’un à l’autre par la tranche à l’aide d’une dissolu-