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MACHINES À BATTRE.

jour, et la mécanique emploie trois personnes qui coûtent ensemble 4 francs 50 centimes. Il résulte de là que la mécanique fait pour 4 francs 50 centimes l’ouvrage qui nécessiterait sept ouvriers coûtant ensemble 22 francs 75 centimes ; elle procure donc chaque jour un bénéfice de 18 francs 25 centimes.

« La machine anglaise à battre opère plutôt un satinage qu’un battage proprement dit, et il est présumable que cet effet n’échappe pas à un œil exercé. Dans tous les cas, elle peut très-bien servir à battre des ouvrages courants et où l’on ne cherche pas la beauté du travail, ou bien à accélérer le travail du battage qu’on reprend ensuite à la main pour les objets soignés.

« Dans l’état actuel de la mécanique, rien ne serait plus facile que de construire une machine sur le modèle des marteaux-pilons des forges, ou semblable à celle dont se servent actuellement plusieurs batteurs d’or à Paris, et qui servirait à battre les livres par un procédé tout à fait semblable à celui qui se pratique à la main, avec une perfection remarquable et sans fatigue ni danger pour l’ouvrier.

« Une machine de ce genre expédierait moins d’ouvrage que la machine anglaise, mais aussi le travail en serait plus parfait, elle coûterait moins de première acquisition et ne nécessiterait pour son service qu’un seul ouvrier qui la ferait mouvoir avec le pied.

« Dans les grands établissements de reliure ou dans des ateliers spéciaux de battage, la machine serait manœuvrée par la vapeur, et alors, comme avec le marteau-pilon, on pourrait la faire battre en commençant avec une extrême légèreté, et à mesure