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DORURE ET GAUFRURE.

quent d’une aussi grande quantité proportionnelle de charbon. Si l’or est allié, il faut en faire le départ. Cette opération n’est pas dans les attributions du relieur, ni dans celles du doreur.

§ 7. — gaufrure.

La gaufrure est une sorte d’ornement qu’on emploie beaucoup aujourd’hui sur les plats et sur le dos des volumes. On suppose qu’elle a été inventée par Courteval, au siècle dernier. Dans tous les cas, elle se fait avec des fers et des plaques comme la dorure, mais sans y appliquer de l’or. On peut aussi gaufrer avec des roulettes représentant divers dessins en damier ou en mosaïque, mais cela ne se pratique guère à raison de la lenteur et des difficultés. Entremêlée assez avec de l’or, elle produit de forts jolis effets. Enfin, elle fait partie de la dorure, et entre dans les attributions du doreur sur cuir. C’est elle qu’on désigne, comme nous l’avons déjà dit, sous le nom tout-à-fait impropre de dorure à froid.

Gaufrer, c’est graver profondément en relief des dessins plus ou moins compliqués. Lorsque ces derniers sont petits, ils sont poussés à la main avec des fers et des roulettes semblables à ceux du doreur. Quand ils sont grands, ils sont gravés sur des plaques de cuivre doublées de plusieurs cartons laminés, durs, collés ensemble, et ne formant qu’une égale épaisseur, comme pour la dorure, et alors ils se poussent à la presse.

Une presse, dans le genre de celles que représentent les figures 25 et 30, est très-bonne pour cela. Nous décrirons plus loin quelques-uns des appareils puissants, balanciers et autres, au moyen desquels on pousse les gaufrures dans les grands ateliers.