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DORURE ET GAUFRURE.

§ 5. — observations diverses
1o Dorure de la Soie.

Nous n’avons parlé, à la page 280, de la manière de dorer la soie que comme d’un procédé commun à toutes les autres substances, parce qu’effectivement nous savons, par expérience, que le procédé qu’on suit pour appliquer l’or sur les peaux peut être également employé avec succès sur la soie. Quelques détails sur ce procédé nous paraissent indispensables.

On fait parfaitement dessécher le blanc d’œuf, afin de pouvoir le piler et le réduire en une poussière impalpable qu’on passe au tamis de soie. On met cette poudre dans une petite fiole qu’on coiffe d’un parchemin mouillé et bien tendu, comme les bouteilles dans lesquelles on renferme de la sandaraque en poudre pour l’usage des bureaux. On perce avec une épingle, quelques trous dans ce parchemin lorsqu’il est sec, et c’est de cette poussière de blanc d’œuf qu’on se sert pour l’assiette de l’or. On saupoudre ce blanc d’œuf sur toutes les places où l’on veut poser l’or ; on peut même se servir de sandaraque, cela est plus usité, surtout en Angleterre. Ensuite on prend une roulette d’un diamètre tel que sa circonférence convexe soit d’une étendue plus grande que la longueur du filet que l’on veut poser ; c’est avec cette roulette que l’on prend la feuille d’or laquelle a été coupée d’avance de la largeur convenable.

Il est facile de concevoir que si la roulette ne présentait pas une circonférence assez longue pour contenir, sans la doubler, une seule épaisseur d’or, le premier bout de la bande qu’on aurait pris, et qui se serait attaché à la roulette, serait recouvert par la