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DORURE ET GAUFRURE.

Page 303. Fanfares, fers de Legascon. À partir du règne de Henri II, en France, la gravure des fers ne s’inspire plus de l’imprimerie ; elle demande ses motifs aux plus habiles dessinateurs. Alors paraissent les fanfares (moitié supérieure de la planche), fers de petites dimensions dont la combinaison formait des dessins de l’effet le plus heureux, et qui doivent leur nom, tout moderne, à un volume de Charles Nodier, appelé Fanfare, sur lequel Thouvenin avait reproduit un dessin de ce genre.

Au commencement du dix-septième siècle, Legascon, en inventant ou plutôt en généralisant l’emploi des fers pointillés (moitié inférieure de la planche), créa une ornementation d’une élégance infinie malgré la prodigieuse abondance des détails. « Bien qu’il se soit servi d’un canevas ancien, dit excellemment M. Marius, l’aspect de ses reliures est tellement changé, si nouveau par l’invention, ou, pour mieux dire, par l’application des fers pointillés, que Legascon restera pour toujours maître, et un maître qui est à la hauteur de ceux du XVIe siècle. Science solide dans l’ensemble, richesse, élégance, abondance, sans lourdeur dans les détails, il réunit toutes les qualités du décorateur. » Notons, en passant, que c’est Legascon qui a fait le premier usage, sur une grande échelle, des petits fers.