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DORURE ET GAUFRURE.

Page 299. Fers monastiques. Imitations des ornements dont les premiers imprimeurs enjolivaient leurs livres de piété, ils annoncent la seconde moitié du quinzième siècle et le commencement du seizième. Leur nom vient de ce qu’ils, sont comme la continuation des merveilleuses miniatures dont les moines du moyen âge enrichissaient leurs manuscrits.

On sait que l’imprimerie a été inventée par Gutenberg à la suite d’essais et de tâtonnements sans nombre, dont les premiers eurent lieu à Strasbourg, vers 1436, et les derniers à Mayence vers 1450. On sait aussi que le premier atelier typographique fut établi dans cette dernière ville par l’inventeur lui-même, et que, à partir de 1461 ou 1462, l’art nouveau se répandit si promptement qu’en une dizaine d’années il se trouva établi dans toutes les contrées de l’Europe.

Les premiers imprimeurs s’appliquèrent à imiter les manuscrits, et ces imitations furent quelquefois si parfaites que certains d’entre eux purent faire passer les ouvrages sortis de leurs presses pour des œuvres de calligraphie, et les vendre comme telles. Cette supercherie ne cessa réellement que lorsque le caractère romain, créé à Rome, en 1466, par Swenheym et Pannartz, eût été généralement adopté.

C’est à cause de l’usage dont il vient d’être question, que les plus anciens livres imprimés ont leurs caractères en gothique, c’est-à-dire semblables à l’écriture du temps, et qu’en outre ils présentent des vignettes et des encadrements qui se rapprochent plus ou moins des vignettes et des encadrements, des manuscrits véritables, et, pour rendre la ressemblance encore plus frappante, on y faisait souvent exécuter, après l’impression, des enjolivements à la main par les plus habiles calligraphes.