Page:Lenormand - Nouveau manuel complet du relieur en tous genres, 1900.djvu/289

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
281
DORURE ET GAUFRURE.

les titres et les ornements ; c’est également lui qui exécute les enjolivements de tout genre qui enrichissent les plats, et, ce que beaucoup de personnes ignorent, il obtient toutes ces merveilles en combinant et ajustant ensemble un nombre infini de menus éléments qui, pris isolément, ne représentent à peu près rien. C’est de lui qu’on veut parler quand on dit que la dorure des livres exige un goût irréprochable et un sentiment élevé de l’art.

Le doreur opère toujours à chaud, c’est-à-dire qu’il n’applique ses fers qu’après les avoir fait chauffer. Quelquefois, au lieu d’un ornement doré, il veut simplement produire une gaufrure. Dans ce cas, on ne couche point l’or. Souvent on fait valoir la gaufrure en y passant quelque encre de couleur. C’est ce genre de travail qu’on appelle très-improprement dorure à froid et dont le nom véritable est tirage en noir ou tirage en couleur, suivant qu’on emploie une encre noire ou une encre de couleur.

1. Outillage du doreur.

L’outillage doit être rangé, sous la main de l’ouvrier, sur une table solide et placée de telle sorte qu’il reçoive directement sur son ouvrage toute la lumière du jour. Outre des collections de modèles et ce qui est nécessaire pour écrire, calquer et dessiner, il comprend les objets que voici :

1o Un fourneau pour chauffer les fers. Il est au-devant du doreur, un peu sur la droite, et se compose de deux parties : le fourneau proprement dit, qui occupe le derrière, et le laboratoire, qui est sur le devant (fig. 82, pl. 4).

Le fourneau proprement dit renferme le corp A, la hotte B et la cheminée C. À peu près à la moitié