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DORURE ET GAUFRURE.

Schweinfurt, en bleu avec l’outremer ou le bleu de Prusse, en rouge avec le carmin. Avant d’être appliquées, ces couleurs sont broyées avec du blanc d’œuf. Quand elles sont sèches, on les polit à la dent de loup, et comme elles portent avec elles leur assiette, on dore alors par place et à chaud avec des fers appropriés, qu’on fait chauffer et qu’on applique sur des feuilles d’or préalablement posées sur la tranche.

5. Dorure sur tranches damassées.

Les procédés sont les mêmes que pour la dorure sur tranches unies ; seulement on ne brunit pas, et la tranche étant dorée, on la marbre au baquet à deux couleurs :

1o  On jette du bleu beaucoup plus collé au fiel que pour les tranches ordinaires ;

2o  On emploie le même bleu, mais encore plus collé, et dans lequel on a mis une goutte d’essence de térébenthine. Ces deux couleurs doivent être imperceptibles sur l’or.

Quand les trois côtés de la tranche sont marbrés, on laisse sécher et l’on brunit avec les précautions accoutumées.

6. Dorure sur tranches à paysages transparents.

Lorsque la tranche est préparée comme pour la marbrure, et qu’elle a été bien grattée et bien polie, on y fait peindre à l’aqua-tinta un sujet quelconque, tel qu’un paysage ; cela fait, on y passe une couche de blanc d’œuf délayé dans l’eau, et l’on dore immédiatement comme à l’ordinaire. Quand le volume est fermé, la dorure couvre le paysage, et on ne le voit pas ; mais lorsqu’on courbe les feuilles, on l’aperçoit facilement et on ne voit pas la dorure.

M. Mairet agit différemment. Il omet le safran