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DORURE ET GAUFRURE.

on frotte aussitôt fortement, et jusqu’à siccité, avec une poignée de rognures bien douces, ne cessant que lorsque la tranche fait glace partout et présente un beau brillant.

« C’est alors qu’elle est prête à recevoir le blanc d’œuf appelé mixtion pour attacher l’or, et obtenu en battant un blanc d’œuf dans deux fois son volume d’eau à laquelle on a ajouté huit gouttes d’alcool. Ce mélange doit être battu avec une fourchette de bois jusqu’à consistance d’œufs à la neige, puis reposé et passé à travers un linge très-fin. La liqueur qu’il a produite peut se garder quelques jours, à condition d’être passée à travers un linge chaque fois qu’on veut s’en servir.

« Cette mixtion doit être posée une première fois sur la tranche avec un blaireau plat de poils de rat ou de cheveux. Cette première couche sèche, on frotte légèrement avec des rognures douces, puis on souffle afin qu’il ne reste rien de sali. On donne ensuite une seconde couche, de manière à ce que la mixtion fasse glace partout, puis on pose immédiatement l’or avec la carte. On a dû éviter, en appliquant la mixtion, de passer le blaireau plusieurs fois sur la même place, car cela ferait faire des bulles et lor ne s’attacherait pas sur ces points.

« Le brunissage à l’agate a lieu ensuite après siccité complète. On connaît que la tranche est assez sèche quand lor a pris une teinte uniforme, et brille partout également. On y passe alors à nu, sur toute la surface, le gras de l’avant-bras pour amortir l’or, et faire mieux glisser le brunissoir. On passe l’agate, puis on termine comme précédemment. »