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MARBRURE DU PAPIER.

le baquet à une profondeur telle qu’il ne puisse se charger que de la préparation colorante strictement nécessaire pour produire l’effet voulu.

La gouttière marbrée, on la laisse sécher. Quand elle est suffisamment sèche, on marbre de la même manière, la tête et la queue, successivement. Après avoir rabattu les cartons, on les frappe pour les faire rentrer jusqu’au niveau de la tranche, puis sans mettre le volume entre des ais, on le plonge dans le baquet.

§ 10. — marbrure du papier.

Le papier marbré se fait exactement comme la tranche des livres, avec les mêmes matières, les mêmes préparations, le même outillage.

L’ouvrier prend d’une main entre le pouce et l’index, une feuille de papier blanc, par le milieu de l’un des petits côtés, et de l’autre main, entre les mêmes doigts, le milieu du côté opposé. Cela fait, il la couche sur le baquet, et la relève sans la faire glisser sur la gomme, après quoi il l’étend immédiatement sur un châssis, la couleur en dessus, pour qu’elle puisse sécher. Quand elle est sèche, on la lisse et la plie.

Toute la difficulté de cette marbrure consiste à savoir poser la feuille de papier à plat sur l’eau gommée qui supporte les couleurs, et à la retirer sans que la disposition de ces dernières en soit dérangée. Aujourd’hui, l’on a rarement recours à ce procédé pour se procurer le papier marbré. Celui qu’on emploie, soit pour les gardes des livres, soit pour les demi-reliures est produit par des fabricants spéciaux, dont l’industrie a été décrite avec détails par M. Fichtenberg, dans son Manuel du Fabricant de Papiers de fantaisie.