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GLAÇAGE ET SATINAGE.

leur donne la dimension du grand-raisin pour le carré, celle du jésus pour le grand-raisin, etc.

Le papier que l’on veut satiner doit être parfaitement sec. On peut faire l’opération avant ou après l’assemblage. Néanmoins, en général, on préfère l’effectuer après, et cela pour trois raisons

1o  Parce qu’il est rare qu’on fasse satiner à la fois toute une édition ;

2o  Parce que si l’on satinait avant d’avoir assemblé, on s’exposerait à donner cette façon à des exemplaires incomplets, ce qui serait du temps perdu, puisqu’on ne s’apercevrait des feuilles manquantes que lorsque le travail serait entièrement achevé ;

3o  Parce qu’un satinage récent est plus agréable à l’œil qu’un ancien, le papier perdant avec le temps, par suite de son hygrométricité, l’espèce de lustre qu’on lui a donné. On n’ignore pas que par hygrométricité, on entend la propriété que possèdent certains corps d’absorber l’humidité avec plus ou moins de facilité.


1. Satinage des feuilles de texte.

Voyons maintenant comment procède le satineur. Il se place devant une longue table, ayant à sa gauche les cahiers qui doivent former le volume, et à sa droite une pile de cartons bien secs. Après avoir ouvert par le milieu le premier cahier, il en fait l’encartage. Pour cela, il pose devant lui l’un des cartons, et il met par dessus la première feuille du cahier, en ayant soin qu’elle ne fasse aucun pli. Sur cette feuille, il pose un carton, qu’il couvre avec une autre feuille, et il continue ainsi, plaçant alternativement un carton et une feuille, jusqu’à ce qu’il ait