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TEINTES UNIES OU REHAUSSÉES D’OR.

parties d’eau bien claire ; on bat le tout ensemble, et l’on tire à clair. On humecte une petite quantité de poudre d’or avec ce liquide, et on l’applique avec un de ces très-petits pinceaux dont se servent les peintres en miniature. Avec le doigt on masse l’or et on le fond en différents endroits pour imiter la nature : on ne peut donner aucune règle à cet égard ; le goût seul doit diriger l’ouvrier. Lorsque celle opération délicate est terminée, on laisse bien sécher, et l’on polit avec un fer à polir à peine chaud. C’est une des plus belles reliures de luxe qu’on puisse exécuter.

9. Marbre en or.

On peut l’exécuter sur toutes sortes de fonds unis. On prend un morceau de drap fin, plus grand qu’un côté de la couverture, on le plie par la moitié de sa longueur ; on pose ce drap ainsi plié, sur un carton, et on le déplie, en laissant retomber la moitié sur le carton. On étend sur cette moitié du drap, à gauche, la moitié d’une feuille d’or battu, en faisant attention de ne pas dépasser la grandeur de la couverture, après en avoir distrait quelques lignes pour la place de la roulette que l’on se propose d’y pousser ; cette précaution est nécessaire pour ne pas employer de l’or en pure perte.

Ces préparatifs terminés, on replie le drap sur l’or, et on passe la main dessus en appuyant fortement, sans laisser glisser le drap. Cette compression divise la feuille d’or en une infinité de petits points, qu’on écarte même entre eux, avec la pointe d’un couteau, dans le cas où ils ne le seraient pas assez. L’or étant ainsi préparé, on passe sur un côté du volume du blanc d’œuf délayé dans son volume d’eau,