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PRÉPARATION DES MATIÈRES.

§ 2. — préparation des matières.
1. Couleur noire.

On peut préparer le noir d’un grand nombre de manières. En voici quelques-unes :

1o  Faire dissoudre à chaud, du sulfate de fer (couperose verte) dans de l’eau pure. La peau étant toujours imprégnée de tannin et d’acide gallique dans le procédé du tannage, l’oxyde de fer contenu dans le sulfate se combine avec le tannin et l’acide gallique et donne le noir.

2o  Faire bouillir dans une marmite de fonte de fer, deux litres de vinaigre avec une poignée de vieux clous rouillés, ou 31 grammes de sulfate de fer. On fait bouillir jusqu’à réduction d’un tiers, et l’on a bien soin d’écumer. On conserve ce noir dans le même vase bien bouché. Il prend de la qualité en vieillissant. Pour l’entretenir, on verse de nouveau vinaigre, on fait bouillir et l’on écume.

3o  Faire bouillir ensemble deux litres de bière ; deux litres d’eau dans laquelle on a fait bouillir d’avance de la mie de pain, pour la rendre sûre ; un kilogramme de vieux fer, ou de la limaille rouillée, et un litre de vinaigre. On écume comme au no 2, on fait réduire d’un tiers, et l’on conserve dans un vase bouché.

Tous ces noirs s’emploient à froid. Pour empêcher que l’écume qui se forme en trempant plusieurs fois le pinceau dans la liqueur, ne s’attache à celui-ci, on prend un peu d’huile qu’on étend sur la main, et l’on en frotte l’extrémité des brins du chiendent.

2. Couleur violette.

On prend 250 grammes de bois d’Inde ou de bois de Campêche, coupé en éclats ou effilé ; on le fait