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CARTONNAGE EMBOÎTÉ.

Cela fait, on rogne le volume, on l’endosse, et l’on en jaspe, marbre ou dore la tranche.

Quand ces diverses opérations sont effectuées, on prépare les cartons. Après que ceux-ci ont été coupés et équarris, on les couche sur une table, à côté l’un de l’autre, mais bien parallèlement, et à une distance égale à l’épaisseur du volume, puis on colle par-dessus une toile taillée dans les dimensions convenables. Cette toile couvre ainsi, tout à la fois, les cartons et l’espace qui les sépare et qui est destiné à recevoir le dos du livre. On la soutient parfois, dans la partie qui correspond au dos, en y collant une bande de carte très-mince.

La couverture est donc faite d’une seule pièce. Par les moyens ordinaires on en décore les plats et le dos, en même temps qu’on ajoute à ce dernier les pièces de titre, s’il y en a, ou mieux le titre lui-même, après quoi on l’attache au volume. À cet effet, on introduit le dos de ce dernier dans la partie de la toile qui a été préparée pour cela, et l’on colle les gardes sur les cartons. Il n’y a plus alors qu’à mettre à la presse.

Il résulte de ce qui précède, que dans ce mode de reliure la couverture n’adhère au corps du livre que par le collage des feuilles de garde, en sorte que si ces feuilles viennent à se déchirer, elle se sépare aussitôt du volume. On atténue en partie cet inconvénient en fixant sur le dos à la colle forte une toile solide que l’on fait assez large pour recouvrir une partie des gardes.

L’emboîtage est, avant tout, une reliure à bon marché. Importé en France, il y est devenu, en quelques années, d’un usage général, pour habiller les livres de prix ou d’étrennes et les ouvrages illustrés.