Page:Lenormand - Nouveau manuel complet du relieur en tous genres, 1900.djvu/22

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
14
GLAÇAGE ET SATINAGE.

l’imprimeur ; néanmoins, dans les très-grands ateliers typographiques, on juge économique de s’en dispenser et on la confie à des industriels spéciaux : c’est pour ce motif que nous avons cru devoir en faire l’objet d’une notice particulière.

Le papier que l’on veut glacer doit être mouillé modérément ; s’il l’était trop, les feuilles seraient difficiles à manier et l’opération deviendrait presque impraticable.

Pour procéder au glaçage, on encarte le papier, c’est-à-dire qu’on intercale chacune de ses feuilles entre deux plaques de zinc parfaitement polies et dressées. La grandeur de ces plaques varie nécessairement suivant le format des papiers et il est nécessaire qu’elles débordent de 2 centimètres au moins, sur tous les sens, les feuilles à la préparation desquelles elles doivent servir. Dans tous les cas, quand on a formé un paquet, ou jeu, de vingt-cinq feuilles environ, on les met en presse, et on leur donne un nombre plus ou moins grand de pressions, selon la qualité du tirage que l’on veut faire, suivant aussi l’épaisseur et la résistance du papier.

La presse qu’emploie le glaceur, et qu’on appelle presse à glacer, n’est autre chose qu’une sorte de laminoir à deux cylindres en fonte, placés l’un au-dessus de l’autre, dans le même plan vertical, et qui peuvent être écartés ou rapprochés à volonté au moyen d’un régulateur approprié. Le mouvement est donné directement au cylindre supérieur à l’aide d’une manivelle ou d’un moulinet actionné par un ou deux hommes, et des engrenages le transmettent au cylindre inférieur. Aussitôt que le jeu de feuilles et de plaques est engagé entre les cylindres, il est entraîné par ceux-ci, qui tournent en sens contraire, et il