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COUSAGE.

de les faire, malgré l’habileté de l’ouvrière, on pourrait craindre les déviations, et l’ensemble de la reliure s’en ressentirait.

Ces entailles ne doivent être que très légères et les trous qui résultent de ce traçage ne doivent pas être plus grands que ceux que peut faire une aiguille en traversant le cahier.

§ 5. cousage.

Pour qu’un volume soit solidement établi, chaque cahier doit être cousu isolément, et se rattacher à la nervure surtout dans les grands volumes. Il faut donc faire grande attention à la ficelle et au fil qu’on emploie. La ficelle doit être à deux brins et de première qualité ; le fil doit être très solide, bien tordu et d’une grosseur uniforme d’un bout à l’autre.

On distingue trois genres de couture :

Sur nerfs simples ou doubles ; sur ficelles à la grecque ; sur rubans ou lacets.

La couture se fait sur le métier qu’on appelle cousoir (voir page 99). Pour exécuter son travail, la couseuse prend la chevillette de la main gauche, de manière que la tête r soit devant elle : de la droite elle fait entrer le bout de la ficelle g dans le trou carré ; elle ramène le petit bout de cette ficelle vers la main droite, la passe sur la traverse t de la chevillette, en entortille une ou les deux branches s, s, selon qu’elle a plus ou moins de longueur, et en réserve un petit bout qu’elle passe sous la ficelle qui se trouve sur la traverse t, afin de l’y arrêter.

Cela fait, elle retourne la chevillette dans le sens vertical, la tête en haut, en faisant attention de ne pas laisser lâcher la ficelle ; elle la passe dans l’en-