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SÉCHAGE

semblables, c’est-à-dire qui portent la même signature.

Ces préparatifs terminés, on procéde à l’étendage. Pour cela, l’ouvrier prend ce qu’on appelle une pincée de feuilles, c’est-à-dire une poignée de cinq ou six feuilles, d’une demi-main au plus, mais composée d’une ou deux feuilles seulement si le séchage doit être fait rapidement. Il tire un peu vers lui cette pincée, que l’on nomme ferlet ou étendoir, couche l’excédant de la feuille par-dessus, puis pose cette première pincée à cheval sur l’une des cordes ou des tringles. Moyennant cette disposition, la signature se trouve en dehors, et l’on peut la retrouver facilement et la lire, si l’on en a besoin. On remplit ainsi successivement toute l’étendue de la première corde ou de la première tringle, après quoi on passe aux suivantes ; mais il faut toujours avoir soin que l’extrémité de chaque poignée porte d’environ 4 à 5 centimètres sur la précédente, ce qui, tout en économisant l’espace, permet, quand le papier est sec, de faire glisser plusieurs poignées sur une seule et abrège ainsi l’opération du détendage, qu’on nomme encore relevage.

Lorsqu’on est arrivé à la dernière pincée de la pile ou de la feuille dont on s’occupe, on a soin, avant de la poser sur la corde, de la couvrir d’une maculature, en d’autres termes, d’une feuille de gros papier commun. Cette maculature sert à indiquer la fin de chaque feuille, et à annoncer le commencement de la suivante. On distingue de la même manière les différentes sortes de papiers, par des maculatures de couleur ou de nature différente.

On ne doit pas oublier, quand on étend les feuilles, de les bien redresser. Il faut surtout se garder de les