« — Veux-tu venir ? Veux-tu venir ?
Mes filles sont jeunes et belles.
Tu pourras m’aimer avec elles ;
Et, quand viendront tes nuits nouvelles,
Elles auront des chants sereins pour t’endormir ! »
— Oh ! ses filles sont là, dans le passage sombre !
— Du saule aux rameaux gris, enfant, ce n’est que l’ombre !
« — Que ton charmant visage est doux !
Je t’aime ! Ange, veux-tu me suivre ?
Comment, sans toi, pourrai-je vivre ?
Viens donc ! ton bel œil bleu m’enivre !
Je te veux, malgré toi, bercer sur mes genoux ! »
— Mon père, il me saisit ! oh ! son haleine ardente,
En passant sur mon front, me glace d’épouvante !
Et pressant dans ses bras son fils avec effort,
Le père se hâtait de gagner sa demeure ;
Mais lorsque du retour au foyer sonna l’heure,
Le petit enfant était mort !