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poèmes épars

1857

Labeur et récompense

Pour le rendre fécond, un jour, des travailleurs
Remuèrent un champ que l’on croyait stérile.
Ceux qui passaient, disaient : « Leur peine est inutile,
« Pourquoi ne vont-ils pas porter leurs bras ailleurs ? »


Pourtant ils se trompaient. À la moisson prochaine,
La haine ramenant ces insulteurs obscurs,
Les travailleurs chantaient, leur face était sereine,
Et le champ se cachait sous des flots d’épis mûrs !


Ne nous a-t-on pas fait, à nous, la même injure !
N’a-t-on pas dit ce sol rebelle à tout labeur ?
L’Ignorance devait, honteuse flétrissure,
S’attachant à nos fronts, nous vouer au malheur !


Regardez ! Le spectacle est sublime et console !
Voyez ces travailleurs heureux et triomphants !
Peuple d’un million, sur les bancs de l’école,
Contemple, avec orgueil, plus de cent mille enfants !