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LA BAYADÈRE

1848
La Bayadère
ROMANCE

J’ai vu, j’ai vu la Bayadère,
Cette fille au corsage noir,
Au front limpide, à l’œil sévère,
Jolie enfant, bien belle à voir.
Sa main droite pressait sa hanche
L’autre élevait un tambourin,
Et les plis de sa robe blanche
Voilaient ses souliers de carmin !

Quelqu’un lui disait : « brune fille,
Je veux te donner autant d’or
Qu’en peut contenir ta sébille,
Si tu me permets… doux trésor !… »
Sa main droite pressait sa hanche
L’autre élevait un tambourin,
Et les plis de sa robe blanche
Voilaient ses souliers de carmin !